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Le camping au Québec : un luxe de plus en plus inaccessible ?

Par Steve Choquette


campeur québécois fauché avec des vêtements usés et fatigués sur un terrain de camping trop dispendieux

L’été 2024 aura marqué l'esprit des amateurs de plein air québécois. La saison de camping a révélé une réalité surprenante : les tarifs ont grimpé en flèche, et ce, dans toutes les régions de la province. Que ce soit dans les parcs nationaux, les campings privés ou même les ZEC, le constat est le même : le camping est devenu un luxe pour beaucoup.


Une hausse vertigineuse des prix

Cette augmentation des tarifs pose question. Pourquoi le Québec, terre de nature par excellence, serait-il devenu si cher à vivre pour les campeurs ? Tandis que nos voisins ontariens et maritimes offrent des tarifs plus abordables, le Québec semble avoir choisi une autre voie. Les parcs nationaux, pourtant réputés pour leur accessibilité, ne font pas exception à la règle. Les SEPAQ et les ZEC, autrefois des havres de paix pour les campeurs, sont désormais des destinations onéreuses.


Les raisons de cette flambée des prix

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :

  • Une demande en hausse constante: Le Québec est une destination touristique très prisée, et le camping est une activité de plein air très populaire. Cette forte demande a un impact direct sur les prix.

  • Une offre limitée: Le nombre de terrains de camping disponibles est limité, notamment dans les régions les plus populaires. Cette rareté artificielle permet aux propriétaires de camping d'augmenter leurs tarifs.

  • Les coûts d'opération: L'inflation, la hausse des coûts de l'énergie et des salaires ont un impact sur les coûts d'opération des campings, ce qui se répercute sur les tarifs.

  • La saison courte: La saison de camping étant relativement courte au Québec, les propriétaires de camping doivent maximiser leurs revenus pendant cette période.


Les conséquences pour les campeurs

Cette hausse des prix a des conséquences directes sur les campeurs :

  • Une activité de plein air moins accessible: Le camping, autrefois une activité abordable pour tous, devient un loisir réservé à une certaine catégorie de la population.

  • Une diminution du nombre de nuitées: Face à des tarifs élevés, les campeurs sont tentés de réduire la durée de leurs séjours.

  • Un développement du camping sauvage: Devant l'augmentation des prix, certains campeurs se tournent vers le camping sauvage, ce qui pose des problèmes de conservation de la nature.


Un appel à la réflexion

Il est urgent de réfléchir à cette situation et de trouver des solutions pour rendre le camping plus accessible à tous. Les gouvernements, les parcs nationaux et les propriétaires de camping doivent travailler ensemble pour trouver un équilibre entre la préservation des milieux naturels et l'accessibilité financière pour les campeurs.


Quelques pistes de réflexion :

  • Limiter l'augmentation des tarifs : Les gouvernements pourraient mettre en place des mesures pour limiter l'augmentation des tarifs dans les parcs nationaux et les zones protégées.

  • Développer l'offre de terrains de camping : Il est nécessaire d'augmenter le nombre de terrains de camping, notamment dans les régions où la demande est forte.

  • Encourager le camping hors saison : Des tarifs préférentiels pourraient être proposés en dehors des périodes de pointe pour encourager les campeurs à découvrir les charmes de la nature en dehors de l'été.

  • Soutenir les initiatives de camping sauvage et nomade responsable : En encadrant le camping sauvage et nomade, il est possible de concilier la liberté de camper et la protection de l'environnement.


Par ailleurs, la réglementation de plus en plus stricte qui entoure le camping sauvage et nomade (boondocking), est également préoccupante. En multipliant les restrictions et les interdictions, on pénalise ceux qui souhaitent vivre une expérience de camping plus authentique et moins coûteuse.


Il est urgent de revoir les politiques en matière de tourisme d’aventure et de camping au Québec. Les décideurs doivent privilégier l’accessibilité à la nature plutôt que la rentabilité à court terme. En offrant des tarifs plus abordables, en développant de nouvelles aires de camping et en assouplissant la réglementation du boondocking, il serait possible de rendre le camping accessible à tous.


Le Québec est réputé pour ses paysages magnifiques et sa qualité de vie. En faisant du camping un luxe réservé à une élite, nous risquons de ternir cette image et de décourager les générations futures de découvrir et d’apprécier notre patrimoine naturel.


Le camping est un héritage que nous devons transmettre aux générations futures. Il est essentiel de prendre les mesures nécessaires pour que cette activité reste accessible à tous.


Il est temps de réagir et de faire du camping un droit et non un privilège !


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